Dark romance, quelques ressources pour la comprendre

Actuellement au cœur des préoccupations en bibliothèques, la dark romance fait débat. Voici quelques éléments pour continuer à en discuter.

Tentative de définition

Rattaché au genre de la romance, la dark romance a pour objectif d’explorer des typologies de relations dans des environnements pouvant être présentées comme sensibles, controversées ou tabous. Les livres contiennent parfois des triggers warnings, avertissements en début de roman, afin d’alerter les lecteurs/lectrices à propos de sujets sensibles.

Les ouvrages de dark romance ont souvent en commun la naissance d’une histoire d’amour malgré une base peu favorable. Parmi les thématiques présentes on retrouve : des relations où l’héroïne est dominée sur le plan intime, financier, et socio-professionnel.   Les caractéristiques communes peuvent être le chantage, des dynamiques de rivalités autour du pouvoir et de l’argent, des relations basées sur le stalking/harcèlement.

La dark romance permettrait ainsi d’explorer des thèmes sensibles dans un contexte fictif sans que le lecteur adhère nécessairement aux valeurs stéréotypées véhiculées.

Une liste non exhaustive d’articles et de booktubes pour se faire un avis

Dans la série New romance proposée par le BBF cette année, il est beaucoup question de Dark romance. La première partie du dossier aborde les acquisitions, le classement des ouvrages, les avertissements et les possibles moyens de prévention  à disposition des  bibliothécaires. Le second volet, consacré à la dark, interroge le rôle de l’adulte médiateur face à la critique horizontale des livres proposées depuis les blogs, par les communautés de lectrices. Le troisième dossier se concentre sur la valorisation de nouvelles pratiques de lecture et d’écriture et encourage les bibliothèques à accompagner les pratiques d’écriture en amateur, notamment en organisant des ateliers autour des plateformes en ligne comme Watt Pad ou Archives of our own.

Avec l’article « La dark romance, une littérature qui divise et inquiète », le magazine Slate, mêle les voix de chercheurs et de lecteurs pour décrypter le phénomène.

Dans un sujet diffusé il y a quelques mois, France culture décrit un genre qui casse les codes, et qui bouleverse l’écosystème de l’édition. Il est aussi question de « glamourisation » de l’emprise et de la violence psychologique.

Les booktubes, vidéos réalisées par des youtubeuses habituées à décortiquer l’actualité et les « phénomènes littéraires » sont une vraie mine d’information sur le sujet :

Dans J'AI LU de la DARK romance ???? (et c'était pas si horrible)  Jeannot se livre nous parle de sa lecture de Captive par Sarah Rivens. Elle se demande aussi « pourquoi lit-on de la dark romance ? qui en lit ? et comment gérer les demandes de lecteurs liées à ce genre de livres ? »

Dans sa vidéo, J’analyse la dark romance, Opaline, dresse des profils des personnages principaux, archétypes du héros et de l’héroïnes, documentés par la lecture d’une dizaine de romans.

Avec « La dark romance est ce problématique ? Parlons-en, » Lylia nous rappelle qu’il est important de laisser le dialogue ouvert autour du sujet, et nous partage d’intéressants témoignages de lectrices, parfois conquises, parfois plus sceptiques. 

Pour aller plus loin

Le violentomètre, outil de prévention des violences physiques et comportements sexistes, un marque page à placer dans les ouvrages de dark romance.

Voici une sélection réalisée par la médiathèque de Saint-Pryvé-Saint-Mesmin, à partir de deux comptes Instagram, avec des romans similaires, qui encouragent à lire autre chose :

La Chouette bibliothécaire, sélection romance

Petitelecture inclusive, les risques de la dark romance pour les ados